Presque 1 an que j'attend ce moment, lequel me direz-vous? Tout simplement celui de placarder un dossard sur ma poitrine, m'aligner à une course et gambader dans les rues avec d'autres dingues comme moi et surtout terminer ma course avec le sentiment d'avoir fait une bonne et belle course! En général, ce que je commence je le termine, l'abandon n'est pas inscrit dans mon esprit et je le fuis comme la peste lorsqu'il tente de me parasiter. Contre l'abandon je suis souvent vainqueur et je ne pose un genou à terre que lorsque je suis bléssé.
Le 12 Octobre 2014 j'ai donc prévu de courir les 20km de Paris et de les courir "en-dedans" entre 1h15' et 1h13' mais pas tout seul mais avec mes amis Paul Gaspar et Michel Bohbot (coureurs USMM) et compagnons d'entraînement à Faber dans le 17éme à Paris. Cette course était un moment attendu et important car elle allait permettre de faire le point sur nos états à Paul, Michel et moi mais aussi de lancer notre saison.
La veille de la course j'ai passé la nuit chez mon ami Paul car venir d'Aubergenville sur Paris aurait été compliqué le dimanche matin compte tenu de travaux qui chamboulent les habitudes des pauvres voyageurs de la ligne J. Inutile de vous dire que je n'ai pas pu fermer l'oeil car trés excité à l'idée de courir, j'étais je crois comme un cadet!
Impossible d'aller aux toilettes aussi le matin que ce soit chez Paul ou sur le site de la course...trop stressé ou trop constipé allé savoir ou les deux mon capitaine (j'imagine déjà Jean-Louis Pietri qui se marre dérriére son pc en pensant à son affreux cosi!).
Donc avant de me rendre aux toilettes au village partenaire des 20km de paris, je dis à Paul et Michel d'aller vers le départ et que je les rejoindrais. Sauf qu'une fois dans les toilettes ça n'est jamais venu!!!! Je regarde ma montre et là horreur je vois qu'il me reste 15' pour rejoindre le SAS ELITE desormais une seule idée m'agite rejoindre mes amis qui m'attendent!
Je remonte donc à partir du village "partenaires" situé à Ecole militaire en direction de la Tour Eiffel, il y a beaucoup de monde, vraiment beaucoup de monde! Une fois sous le Tour Eiffel je cherche les panneaux indiquant les SAS mais je ne vois rien, il y a trop de monde et la circulation pietonne est quasi impossible. Je distingue des bénévoles qui ouvrent une grille afin d'évacuer des touristes bloqués sur le Pont du départ qui est noir de coureurs, je demande à passer en leur montrant mon dossard en esperant qu'ils favoriseront mon acces au pont et du coup à mon SAS mais il n'en est rien, ils me disent de faire le tour comme les autres et que je n'avais qu'à être la plus tôt (ils n'ont pas tout à fait tort d'une certaine maniére), je n'insiste pas et je fais le tour et voila que je perd encore de précieuses minutes, je n'avance pas, les gens bloque tous les acces mais je parviens à passer au dessus des grilles bien que ce soit interdit (je me blesse à la main sur cette fichue grille) à présent je suis sur le pont mais toujours trés loin de mon SAS (probablement en Vague 4), je ne me décourage pas je continue péniblement à remonter les vagues jusque la vague 2, je me dis c'est bon tu vas y arriver....sauf qu'on m'informe que le départ à déjà été donné pour la Vague 1, là je m'arrête de marcher et me demande ce que je fou là! Je suis venu courir avec mes amis me dis-je! Aprés je réfléchis et me résigne à courir car même si je ne peux les rejoindre, je peux toujours tenter un temps (même si cela n'était pas prévu) pour grâce au temps réel obtenir un dossard préférentiel pour le semi de Boulogne Billancourt, à ce moment je sais que mon temps officiel sera de l'ordre de 1H25'. Je me place sous l'arche de départ, un responsable me dis qu'ils sont partis il y a plus de 5' en Vague 1! Je prend un GRAND BOL D'AIR avant que le départ soit donné et au signal je m'élance comme une balle, j'ai la route pour moi et oui du coup le kenyan dans cette vague c'est moi, je pars avec la moto et je boule un premier km en 3'36" soit sur les base de mon record en 2010 (1H09'46") je me dis que je suis dingue et je n'ai pas le foncier pour m'engager à cette allure dans la côte. Je reduis trés légérement mon allure dans la descente (cela me permet de temporiser et de recuperer un peu) au km2 je rejoins la queue de la Vague 1 je passe en 7'10", jusqu'au km4 j'arrive à avoir une vitesse de croisiére constante je passe en 14'25" mais c'est aussi le moment ou les emmerdes débutent car c'est un long et large mur de coureurs qui se dressent devant moi et cette situation perdurera jusqu'au km15!
Courir avec " la masse" comme on dit je ne connaissais pas mais j'avais juste une idée de ce que cela pouvait être, c'est trés dur car pour se faufiler il faut être trés concentré pour anticiper les changements de directions des autres coureurs, du coup, j'alterne accélération, décélération, freinage brutal, montées sur les trottoirs, zigzags et sauts de cabris, bref pour ma part c'était une forme de galére qui casse le rythme de croisiére et qui engendre une débauche d'energie pas possible. Je passe au km5 en 18'04", le km10 en 36'38", au km11 au moment de descendre sur les quais j'ai eu le coup de chaud le plus cahotique en voyant devant moi un mur tres dense sur des km, je me suis même exclamé à voix haute "putain c'est MORT" les berges ne sont pas larges et vu d'en haut je pensais qu'il n'y aurait pas de passage pour se faufiler...finalement, une fois sur les quais je vois qu'il y a des failles qui permettent de passer et de remonter cette belle et longue marée humaine, je me dis que même si je galére pour trouver le rythme j'ai de la chance car j'ai de l'expérience et un moteur encore performant malgré ce retour post blessure, je me dis aussi que toutes ces personnes sont admirables et courageuses de courir dans ces conditions, je vois des masques, beaucoup souffrent! Je suis humain pas insensible à ce que je vois et ça me touche, ça me donne aussi du coeur à l'ouvrage pour m'accrocher et terminer du mieux que je pourrais cette course! Km15 je passe en 54'56", je continue d'avancer et de m'accrocher et je prend de la vitesse entre le 15 et le km20, les coureurs sont vrament cuits aprés le passage du pont qui nous raméne vers la Tour Eiffel, les appuis et les trajectoires sont moins précis et moins solides, au km18 j'ai un groupe de 5 coureurs qui bloquent le passage j'arrive vite, je ralentis je signale mon arrivée et les mecs ne bougent pas, m'ont ils entendus ou sont ils trop déconnectés? un mec se retourne en me regardant presque en me narguant...suis pas méchant me dis-je mais là je vais pas me laisser faire,j'accélére et joues des coudes en force pour passer (ce que j'arrive à faire ) et les laisse sur le carreau. Je termine mon dernier km en 3'21" pour un tps final à ma montre et au réel en 1h12'44". Pour un retour c'est pas mal même si j'aurai préféré courir avec mes amis un poil moins vite car c'etait là le vrai et unique interet de cette course de reprise. Je retrouve Paul qui m'annonce son temps (1h16'58") et Michel (1h15'21"), je pense que si j'avais été là j'aurai pu mieux les canaliser mais je suis content car ils ont terminés cette course. Autant vous dire que si je dois refaire cette course et je vais la refaire je serais bel et bien dans mon SAS.
Un grand merci à ceux qui étaient présents pour nous encourager sur le parcours ça aide vraiment et ça fait chaud au coeur. BRAVO à tous ceux qui couraient sur cette course ou ailleurs!
Merci
Bises
Cosimo DETOTERO
Le 12 Octobre 2014 j'ai donc prévu de courir les 20km de Paris et de les courir "en-dedans" entre 1h15' et 1h13' mais pas tout seul mais avec mes amis Paul Gaspar et Michel Bohbot (coureurs USMM) et compagnons d'entraînement à Faber dans le 17éme à Paris. Cette course était un moment attendu et important car elle allait permettre de faire le point sur nos états à Paul, Michel et moi mais aussi de lancer notre saison.
La veille de la course j'ai passé la nuit chez mon ami Paul car venir d'Aubergenville sur Paris aurait été compliqué le dimanche matin compte tenu de travaux qui chamboulent les habitudes des pauvres voyageurs de la ligne J. Inutile de vous dire que je n'ai pas pu fermer l'oeil car trés excité à l'idée de courir, j'étais je crois comme un cadet!
Impossible d'aller aux toilettes aussi le matin que ce soit chez Paul ou sur le site de la course...trop stressé ou trop constipé allé savoir ou les deux mon capitaine (j'imagine déjà Jean-Louis Pietri qui se marre dérriére son pc en pensant à son affreux cosi!).
Donc avant de me rendre aux toilettes au village partenaire des 20km de paris, je dis à Paul et Michel d'aller vers le départ et que je les rejoindrais. Sauf qu'une fois dans les toilettes ça n'est jamais venu!!!! Je regarde ma montre et là horreur je vois qu'il me reste 15' pour rejoindre le SAS ELITE desormais une seule idée m'agite rejoindre mes amis qui m'attendent!
Je remonte donc à partir du village "partenaires" situé à Ecole militaire en direction de la Tour Eiffel, il y a beaucoup de monde, vraiment beaucoup de monde! Une fois sous le Tour Eiffel je cherche les panneaux indiquant les SAS mais je ne vois rien, il y a trop de monde et la circulation pietonne est quasi impossible. Je distingue des bénévoles qui ouvrent une grille afin d'évacuer des touristes bloqués sur le Pont du départ qui est noir de coureurs, je demande à passer en leur montrant mon dossard en esperant qu'ils favoriseront mon acces au pont et du coup à mon SAS mais il n'en est rien, ils me disent de faire le tour comme les autres et que je n'avais qu'à être la plus tôt (ils n'ont pas tout à fait tort d'une certaine maniére), je n'insiste pas et je fais le tour et voila que je perd encore de précieuses minutes, je n'avance pas, les gens bloque tous les acces mais je parviens à passer au dessus des grilles bien que ce soit interdit (je me blesse à la main sur cette fichue grille) à présent je suis sur le pont mais toujours trés loin de mon SAS (probablement en Vague 4), je ne me décourage pas je continue péniblement à remonter les vagues jusque la vague 2, je me dis c'est bon tu vas y arriver....sauf qu'on m'informe que le départ à déjà été donné pour la Vague 1, là je m'arrête de marcher et me demande ce que je fou là! Je suis venu courir avec mes amis me dis-je! Aprés je réfléchis et me résigne à courir car même si je ne peux les rejoindre, je peux toujours tenter un temps (même si cela n'était pas prévu) pour grâce au temps réel obtenir un dossard préférentiel pour le semi de Boulogne Billancourt, à ce moment je sais que mon temps officiel sera de l'ordre de 1H25'. Je me place sous l'arche de départ, un responsable me dis qu'ils sont partis il y a plus de 5' en Vague 1! Je prend un GRAND BOL D'AIR avant que le départ soit donné et au signal je m'élance comme une balle, j'ai la route pour moi et oui du coup le kenyan dans cette vague c'est moi, je pars avec la moto et je boule un premier km en 3'36" soit sur les base de mon record en 2010 (1H09'46") je me dis que je suis dingue et je n'ai pas le foncier pour m'engager à cette allure dans la côte. Je reduis trés légérement mon allure dans la descente (cela me permet de temporiser et de recuperer un peu) au km2 je rejoins la queue de la Vague 1 je passe en 7'10", jusqu'au km4 j'arrive à avoir une vitesse de croisiére constante je passe en 14'25" mais c'est aussi le moment ou les emmerdes débutent car c'est un long et large mur de coureurs qui se dressent devant moi et cette situation perdurera jusqu'au km15!
Courir avec " la masse" comme on dit je ne connaissais pas mais j'avais juste une idée de ce que cela pouvait être, c'est trés dur car pour se faufiler il faut être trés concentré pour anticiper les changements de directions des autres coureurs, du coup, j'alterne accélération, décélération, freinage brutal, montées sur les trottoirs, zigzags et sauts de cabris, bref pour ma part c'était une forme de galére qui casse le rythme de croisiére et qui engendre une débauche d'energie pas possible. Je passe au km5 en 18'04", le km10 en 36'38", au km11 au moment de descendre sur les quais j'ai eu le coup de chaud le plus cahotique en voyant devant moi un mur tres dense sur des km, je me suis même exclamé à voix haute "putain c'est MORT" les berges ne sont pas larges et vu d'en haut je pensais qu'il n'y aurait pas de passage pour se faufiler...finalement, une fois sur les quais je vois qu'il y a des failles qui permettent de passer et de remonter cette belle et longue marée humaine, je me dis que même si je galére pour trouver le rythme j'ai de la chance car j'ai de l'expérience et un moteur encore performant malgré ce retour post blessure, je me dis aussi que toutes ces personnes sont admirables et courageuses de courir dans ces conditions, je vois des masques, beaucoup souffrent! Je suis humain pas insensible à ce que je vois et ça me touche, ça me donne aussi du coeur à l'ouvrage pour m'accrocher et terminer du mieux que je pourrais cette course! Km15 je passe en 54'56", je continue d'avancer et de m'accrocher et je prend de la vitesse entre le 15 et le km20, les coureurs sont vrament cuits aprés le passage du pont qui nous raméne vers la Tour Eiffel, les appuis et les trajectoires sont moins précis et moins solides, au km18 j'ai un groupe de 5 coureurs qui bloquent le passage j'arrive vite, je ralentis je signale mon arrivée et les mecs ne bougent pas, m'ont ils entendus ou sont ils trop déconnectés? un mec se retourne en me regardant presque en me narguant...suis pas méchant me dis-je mais là je vais pas me laisser faire,j'accélére et joues des coudes en force pour passer (ce que j'arrive à faire ) et les laisse sur le carreau. Je termine mon dernier km en 3'21" pour un tps final à ma montre et au réel en 1h12'44". Pour un retour c'est pas mal même si j'aurai préféré courir avec mes amis un poil moins vite car c'etait là le vrai et unique interet de cette course de reprise. Je retrouve Paul qui m'annonce son temps (1h16'58") et Michel (1h15'21"), je pense que si j'avais été là j'aurai pu mieux les canaliser mais je suis content car ils ont terminés cette course. Autant vous dire que si je dois refaire cette course et je vais la refaire je serais bel et bien dans mon SAS.
Un grand merci à ceux qui étaient présents pour nous encourager sur le parcours ça aide vraiment et ça fait chaud au coeur. BRAVO à tous ceux qui couraient sur cette course ou ailleurs!
Merci
Bises
Cosimo DETOTERO