C'est à Mondeville dans l'Essonne que l'aventure Lausanne à commencé puisque c'est à l'occasion de la course du Cul d'Enfer, sur laquelle j'ai pris la troisième place, que l'organisation de ce petit trail fort sympathique (et que je conseille vivement ainsi que les autres courses qu'ils proposent tout au long de l'année) m'a offert une invitation. J'avais dans l'idée de faire un marathon en automne et j'hesitais entre Nice Cannes et la Rochelle... Ce sera donc la Suisse finalement.
8 semaines plus tard et une préparation aux petits oignons (merci coach) rondement menée avec un record sur semi au passage me voilà prêt. Depuis plusieurs jours je scrute la météo avec inquiétude : les prévisions sont de plus en plus mauvaises. À un parcours annoncé comme compliqué s'ajoutent des risques de froid, de vent et de neige. Jeudi soir, à J-3 je suis complètement démotivé et prêt à renoncer et trouver une autre course ... Ceux qui m'ont vu à Cerdan ce soir la confirmeront ;-). J'en parle au téléphone à Momo, tout juste revenu de son exploit à Chicago, qui me redonne le moral : "vas-y" qu'il me dit, "tu t'es bien préparé, si tu te sens prêt faut y aller, même si le temps est pourri". Je pense qu'il à raison, dans ma tête c'est ce marathon et pas un autre que je prépare : j'ai regardé des cartes, des profils, lu des avis... Je ne peux pas me rabattre sur un autre, c'est celui la ou rien.
Après une nuit tranquille (vive le changement d'heure) je me réveille le dimanche matin très inquiet : il neige averse et il y a des bourrasques de malade en pleine ville (qu'est-ce que ça doit être au bord du lac Léman). Le temps de déjeuner et de me rend sur l'aire de départ, les éléments se calment un peu (surtout le vent) mais restent néanmoins préoccupants. Il fait très froid et j'hésite sur la tenue à adopter ... Finalement j'oublie le petit short au profit d'un bas un peu plus moulant, j'enfile mes chaussettes de compression (pour avoir chaud) et garde quatre couches en haut (première couche, maillot manche longue, maillot USMM et coupe vent). J'ajoute bien sur gants et bonnet. Je suis paré, que l'aventure commence !
Je suis devant sur la ligne de départ et pas de trace de Kenyans pourtant ils auraient du être la, je les ai vus sur la liste des participants ... Sans doute ont ils été refroidis par le froid ! Sous une énième averse de neige le départ est donné. Trois gars partent tout de suite devant, beaucoup trop rapides pour moi je reste avec un groupe de 10 coureurs dont l'allure (3'40) me convient. Nous faisons quelques kilomètres ensemble mais très vérité leur allure diminue : ils escortent un féminine dont l'objectif est autours de 2h45,le rythme est donc trop rapide. Kilomètre 7 je pars donc tout seul sans trop savoir ce qui m'attends mais je préfère rester sur le rythme sur lequel j'ai travaillé pendant ces dernières semaines. Globalement je suis bien malgré les rafales de vent qui régulièrement me clouent sur place et me forcent à relancer en pleine ligne droite. Autours du 15km je rattrape le 3ème et continue sur ma lancée, je tourne autours de 3'42 et je reste régulier malgré les petits faux plats. Une éclaircie égaye mon passage au semi, c'est un demi tour et je peux juger de mon retard sur le 2ème et de mon avance sur le groupe derrière moi : une petite minute je pense. Le plus dur commence mais normalement le vent devrait cette fois être dans mon dos et je suis désormais escorté : un vélo officiel m'ouvre la route pour écarter d'imprudents piétons. Il ne me donne pas de rythme ( ce serait de la triche) mais au moins je me sens moins seul d'autant que des le 25eme la grisaille et le vent reviennent et le public n'est pas vraiment au rendez-vous.
Les 15 derniers km sont longs mais pas insurmontables, je m'efforce de tenir le rythme malgré un petit ralentissement (je suis plutôt autours de 3'46) et de conserver cette troisième place inespérée. Dans les lignes droites je me retourne mais je ne vois pas mes poursuivants, c'est presque gagné, le dernier risque c'est la crampe. Je cours le plus souple possible et ... ca passe ! À 500m de la ligne je retire mon coupe vent histoire de passer la ligne avec mon maillot de club (et accessoirement mon dossard car finalement j'ai couru sans le montrer pendant 41km). Je coupe la ligne poing levé (ça ne m'était jamais arrivé) et super heureux. Je fais 2h39'12 à 42´´ de mon record, inespéré !
Un officiel me saute dessus et m'accompagne dans une tente ou je suis recouvert de couvertures. Le premier et le deuxième, des Polonais, sont déjà la, frigorifiés. Moi aussi je commence à claquer des dents. Il ne se passe que 5 minutes avant que l'on nous appelle pour le podium mais je suis déjà congelé. Le temps d'attraper la coupe, le bouquet et de sourire pour les photographes locaux je me dépêche de prendre le chemin des vestiaires pour me rhabiller et me réchauffer. En route je m'arrête à un stand qui sert du bouillon chaud, je tremble tellement que je n'arrive pas à tenir mon gobelet. Voyant ça, les bénévoles m'invitent en coulisse pour m'asseoir 5' autours des marmites et ça me fait un bien fou. Cette petite anecdote est très révélatrice de la qualité de l'organisation de ce marathon et la gentillesse des benevoles : de bout en bout tout était nickel, je n'ai rien à dire tant tout était bien géré et ce malgré des conditions météos épouvantables. Bravo les Suisses ;-)
Bien réchauffé je regagne tranquillement les vestiaires avant de me taper une bonne pizza et une mousse. Bien méritées !
Voilà c'en est fini des marathons pour 2012. En 2013 ce sera Paris, sans réel objectif et pour le plaisir, puis sûrement Toulouse a l'automne pour un record cette fois. D'ici la route, cross et surtout trails devraient être au programme. Mais avant tout je vais enfin pouvoir m'entraîner pour de vrai avec mon nouveau club :D
- Quelques photos en pointant vers ce lien
8 semaines plus tard et une préparation aux petits oignons (merci coach) rondement menée avec un record sur semi au passage me voilà prêt. Depuis plusieurs jours je scrute la météo avec inquiétude : les prévisions sont de plus en plus mauvaises. À un parcours annoncé comme compliqué s'ajoutent des risques de froid, de vent et de neige. Jeudi soir, à J-3 je suis complètement démotivé et prêt à renoncer et trouver une autre course ... Ceux qui m'ont vu à Cerdan ce soir la confirmeront ;-). J'en parle au téléphone à Momo, tout juste revenu de son exploit à Chicago, qui me redonne le moral : "vas-y" qu'il me dit, "tu t'es bien préparé, si tu te sens prêt faut y aller, même si le temps est pourri". Je pense qu'il à raison, dans ma tête c'est ce marathon et pas un autre que je prépare : j'ai regardé des cartes, des profils, lu des avis... Je ne peux pas me rabattre sur un autre, c'est celui la ou rien.
Après une nuit tranquille (vive le changement d'heure) je me réveille le dimanche matin très inquiet : il neige averse et il y a des bourrasques de malade en pleine ville (qu'est-ce que ça doit être au bord du lac Léman). Le temps de déjeuner et de me rend sur l'aire de départ, les éléments se calment un peu (surtout le vent) mais restent néanmoins préoccupants. Il fait très froid et j'hésite sur la tenue à adopter ... Finalement j'oublie le petit short au profit d'un bas un peu plus moulant, j'enfile mes chaussettes de compression (pour avoir chaud) et garde quatre couches en haut (première couche, maillot manche longue, maillot USMM et coupe vent). J'ajoute bien sur gants et bonnet. Je suis paré, que l'aventure commence !
Je suis devant sur la ligne de départ et pas de trace de Kenyans pourtant ils auraient du être la, je les ai vus sur la liste des participants ... Sans doute ont ils été refroidis par le froid ! Sous une énième averse de neige le départ est donné. Trois gars partent tout de suite devant, beaucoup trop rapides pour moi je reste avec un groupe de 10 coureurs dont l'allure (3'40) me convient. Nous faisons quelques kilomètres ensemble mais très vérité leur allure diminue : ils escortent un féminine dont l'objectif est autours de 2h45,le rythme est donc trop rapide. Kilomètre 7 je pars donc tout seul sans trop savoir ce qui m'attends mais je préfère rester sur le rythme sur lequel j'ai travaillé pendant ces dernières semaines. Globalement je suis bien malgré les rafales de vent qui régulièrement me clouent sur place et me forcent à relancer en pleine ligne droite. Autours du 15km je rattrape le 3ème et continue sur ma lancée, je tourne autours de 3'42 et je reste régulier malgré les petits faux plats. Une éclaircie égaye mon passage au semi, c'est un demi tour et je peux juger de mon retard sur le 2ème et de mon avance sur le groupe derrière moi : une petite minute je pense. Le plus dur commence mais normalement le vent devrait cette fois être dans mon dos et je suis désormais escorté : un vélo officiel m'ouvre la route pour écarter d'imprudents piétons. Il ne me donne pas de rythme ( ce serait de la triche) mais au moins je me sens moins seul d'autant que des le 25eme la grisaille et le vent reviennent et le public n'est pas vraiment au rendez-vous.
Les 15 derniers km sont longs mais pas insurmontables, je m'efforce de tenir le rythme malgré un petit ralentissement (je suis plutôt autours de 3'46) et de conserver cette troisième place inespérée. Dans les lignes droites je me retourne mais je ne vois pas mes poursuivants, c'est presque gagné, le dernier risque c'est la crampe. Je cours le plus souple possible et ... ca passe ! À 500m de la ligne je retire mon coupe vent histoire de passer la ligne avec mon maillot de club (et accessoirement mon dossard car finalement j'ai couru sans le montrer pendant 41km). Je coupe la ligne poing levé (ça ne m'était jamais arrivé) et super heureux. Je fais 2h39'12 à 42´´ de mon record, inespéré !
Un officiel me saute dessus et m'accompagne dans une tente ou je suis recouvert de couvertures. Le premier et le deuxième, des Polonais, sont déjà la, frigorifiés. Moi aussi je commence à claquer des dents. Il ne se passe que 5 minutes avant que l'on nous appelle pour le podium mais je suis déjà congelé. Le temps d'attraper la coupe, le bouquet et de sourire pour les photographes locaux je me dépêche de prendre le chemin des vestiaires pour me rhabiller et me réchauffer. En route je m'arrête à un stand qui sert du bouillon chaud, je tremble tellement que je n'arrive pas à tenir mon gobelet. Voyant ça, les bénévoles m'invitent en coulisse pour m'asseoir 5' autours des marmites et ça me fait un bien fou. Cette petite anecdote est très révélatrice de la qualité de l'organisation de ce marathon et la gentillesse des benevoles : de bout en bout tout était nickel, je n'ai rien à dire tant tout était bien géré et ce malgré des conditions météos épouvantables. Bravo les Suisses ;-)
Bien réchauffé je regagne tranquillement les vestiaires avant de me taper une bonne pizza et une mousse. Bien méritées !
Voilà c'en est fini des marathons pour 2012. En 2013 ce sera Paris, sans réel objectif et pour le plaisir, puis sûrement Toulouse a l'automne pour un record cette fois. D'ici la route, cross et surtout trails devraient être au programme. Mais avant tout je vais enfin pouvoir m'entraîner pour de vrai avec mon nouveau club :D
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