Après la grosse déception de 2012, j'avais vraiment à coeur de bien réussir ce marathon. Ce fut déjà un soulagement de pouvoir récupérer mon dossard sans encombres le vendredi. Le jour de la course, réveil à 4h pour pouvoir rejoindre en métro la pointe sud de Manhattan et prendre le ferry de 6h45 direction l'île de Staten Island, lieu de départ de la course. Le froid est vif ce matin là, je décide donc de rester dans le terminal ferry bien chauffé 15 minutes de plus. Sur le ferry, rempli de coureurs, passage devant la statue de la Liberté, en prélude à notre traversée de la ville et de ses 5 quartiers. ça met bien dans l'ambiance! A la sortie du bateau, la température hivernale et les fortes rafales de vent nous laissent présager une attente frileuse sur la zone de départ. Transfert en bus du ferry au départ, je discute avec ma voisine, une locale qui s'apprête à courir son premier marathon, elle ne peut s'empêcher de dire à ses amis que je veux courir en moins de 3h, du coup tout le monde vient m'encourager, ça m'aide à surmonter mon stress ! De nombreux contrôles de sécurité à sur la zone de départ, mais tout est bien organisé, fluide et convivial. 50 000 coureurs s'entassent dans 3 zones de départ d'où partiront 4 vagues successives. C'est immense, et j'arrive tout juste dans mon sas avant sa fermeture... J'ai la chance de partir dans la 1ère vague, donc mon temps d'attente dans le froid est limité, je prends le départ de la course à 9h40 juste après l'hymne américain. Départ sur le pont Verrazzano, qui nous offre une vue magnifique sur New York mais nous expose aussi aux fortes rafales de vent qui nous déporte de notre trajectoire. Il est difficile de résister à l'allure stimulante des coureurs élite partant dans la vague d'à côté. A la sortie du pont, au bout de 2km, nous arrivons dans Brooklyn où nous pouvons enfin profiter des encouragements chaleureux des spectateurs venus nombreux malgré le froid. Certaines zones sont extrêmement denses en public des 2 côtés de la rue, qui applaudissent avec ardeur tous les coureurs (la sensation de passer dans un tunnel d'encouragements est grisante). Je sens que je suis parti légèrement trop vite, galvanisé par les encouragements de la foule. Les ravitaillements sont fréquents et assurés par des bénévoles souriants. Après avoir traversé Brooklyn et le Queens (un peu moins dense en public) nous empruntons le pont Queensboro pour rejoindre Manhattan (au 25ème kilomètre). Plus aucun spectateur à cet endroit. Le contraste est saisissant entre les acclamations fournies précédemment et le seul bruit du vent sur le pont. Arrivé à Manhattan, le vent s'engouffre en grosses bourrasques entre les avenues et ralentit mon rythme de course (et je ne suis pas le seul!). Nous remontons tout le nord de Manhattan pour faire un crochet dans le Bronx (et achever ainsi le tour de tous les quartiers de la ville). La 5ème avenue que nous empruntons pour rejoindre Central Park (où se déroule l'arrivée) est en côte du 38ème au 40ème Km, et le fort vent qui souffle de face achève de taper dans nos dernières réserves. Les derniers km sont très durs malgré le soutien de la foule. Je prête à peine attention aux magnifiques couleurs automnales des arbres de Central Park. Je franchis la ligne d'arrivée en 2h52min et 30sec, fou de joie de battre mon record personnel, malgré ces conditions météo difficiles. Après l'arrivée, de nombreux bénévoles nous félicitent chaleureusement tout en étant très attentifs à nos éventuels besoins et nous équipent pour nous protéger du froid. Peu de coureurs ont encore franchi la ligne à ce moment-là, je me classe 338ème sur plus de 50 000 coureurs. L'organisation irréprochable, le soutien exceptionnel du public, les sourires, les félicitations des New Yorkais et leur gentillesse (beaucoup proposent leur place dans le métro pour que je puisse m'asseoir!) me laisseront un souvenir inoubliable de cette course.
