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L'Occitane, la fin d'une galère!

Vendredi 30 Juin 2017

En voilà une belle fin de galère! 6 mois que je traînais un problème au genou... longtemps vu comme une tendinite, avec ondes de chocs... sans effet! Et pour cause c'était une petite fissure du ménisque interne!
Vous m'avez vu faire des tours et des tours du terrain de foot d'une démarche atypique, hé bien je ne le regrette pas! Il était juste temps pour m'entraîner un peu au mode marche.


Le contrat avec mon médecin du sport était donc: tout en marche! Toujours un pied au sol, afin de soulager les genoux des chocs induits par la course. Et je m'y tiendrai d'un bout à l'autre des 118km, sans la moindre douleur au genou.
Nous allions donc nous engager sur le Grand Raid 6666, sur le splendide mais exigeant terrain de jeux d'Antoine Guillon, on comprend alors qu'il ait eu dans les jambes de quoi gagner la Diagonale en 2015! Si la partie calcaire permet un entraînement sur relief "roulant" (notez bien les guillemets), il en est tout autre sur le schiste du Caroux qui permet de travailler à souhait la difficulté!
Nous logions dans un gîte du Ceps, charment hameau à 4km à l'ouest de Roquebrun, ce qui ne nous a pas empêché d'arriver juste 5 minutes avant le départ, j'aime avoir plus de marge...
Cette fois, je ne fais aucune tentative de me placer un peu devant, c'est derrière que je partirai, tranquille, avec mes grands bâtons monobrins de 1,30m, pas très sûr de ma démarche. Puis finalement je fais ma place dans la fin du peloton.
On sort du beau village de Roquebrun, on monte doucement dans la garrigue que je redécouvre (j'ai passé les années collège et lycée à Montpellier) Mais une odeur flotte dans l'air qui ne me rappelle aucune plante d'ici, pas de chêne vert, pas de thym, pas de ciste... Mais oui, c'est de l'essence de géranium! Mais pourquoi ici? Cela vient d'un Réunionnais à l'abondante chevelure de dreadlocks en turban, à peine quelques mots échangés qu'il m'applique 1 ou 2 gouttes de son précieux flacon en haut du dos. Cette fragrance m'accompagnera bien sur la moitié de la course, alors que lui remontera tranquillement les coureurs.
Je reçois un SMS inquiet, on me croit hors course, abandon, blessure? Non, tout va bien, je suspecte qu'à la Fargue, alors que le dossard 76 abandonnait, c'est le 176, moi, qui a été noté comme arrêté. Ça me poursuivra jusqu'à la fin!
Je ne sais quels sont les arguments qui ont défini la date de ce trail, mais il est clair qu'elle est favorable à profiter de la nature, les plantes sont encore bien vertes avant le cuisant été, et plusieurs nous offrent la beauté de leur floraison, de superbes chèvrefeuilles, des digitales au dense pourpre, ainsi que le ciste typique de la garrigue, petit buisson robuste aux fleurs fragiles comme coquelicot, blanches ou roses et jaunes.
Ça c'est pour les massifs calcaires de la moitié sud de notre parcours, alors que le nord est schisteux. Là, nous trouverons aussi des fleurs, celles en pétard des châtaigniers, les petits sabots jaunes des genets qui couvrent des flancs entiers de colline, et les mini-cloches des bruyères roses-pourpres. Je ne m'attendais pas à autant de couleurs dans ces paysages qui m'évoquent tant l'aridité!
Bon, je vais quand même parler un peu de sport, je me sens décalé sur cette course, car je suis lent sur le plat (heureusement il y en a peu) à cause du mode marche, lent en descente car je suis très prudent pour mon genou, mais je me trouve alors bien rapide en monté où je n'ai pas perdu de mes capacités, et avec mes 2 bâtons, je double en côte, je double... C'est sans doute grâce à ça que j'ai pu revoir plusieurs fois 2 amis descendus de Paname avec moi, ils ont l'air de bien gérer leur course.
La traversée de Lamalou n'a pas plu à tous, mais franchement nous n'aurons traversé quasiment que villages et hameaux, à cette exception prêt. Une des 2 portions où j'ai chaussée mes bâtons de leurs embouts caoutchoucs pour plus de confort et de silence. Un coureur me dit que j'avance incroyablement vite en marche, alors qu'il me double tout juste en courant. Ça me fait plaisir car ça confirme que ma foulée non-académique ressemble quand même à de la marche! Cette ville d'eau possède quelques beaux édifices dont celui qui accueille le ravito.
La montée au Caroux est un mélange d'impressions, car le paysage est superbe avec les couleurs des genets et des bruyères, mais un pan entier a subi un incendie et on ne voit guère que les fougères percer le sol entre les bois calcinés. Dans certaines montées les bâtons sotn encombrants, mais je ne peux pas plier mes monobrins. La menace se confirme, une pluie "agrémente" cette monté, bientôt suivie par un bon vent du nord qui finira par souffler dans les aulnes des crêtes, balayer les nuages et rendre certains ravitos assez froids.
Mais elle aura mouillé mon appareil photo, me faisant faire une série de flous "artistiques". Elle aura aussi mouillé le schiste rendant plus glissante cette pierre déjà délicate pour les pieds. Quant à moi, j'ai accepté d'être mouillé car je ne veux pas suer sous une veste de pluie, mais j'ai sorti mon sur-sac pour protéger mes affaires. La fin de la monté est marquée par l'impressionnant Portail de Roquandouire, ici on se sent loin de la civilisation!!!
On redescend alors sur Andabre pour un ravitaillement bien mérité et qui marque la mi-course! Justement, les rivitos, je dirais que j'y ai trouvé mon bonheur, des choses à manger qui m'allaient bien, sucré, salé, soupe… et des sourires et encouragements, beaucoup de gentillesse des bénévoles qui ont pourtant dû passer là une paire d'heures. C'est aussi ça une course à échelle familiale!
Mons, la base vie, comme un idiot, je suis resté à l'intérieur, alors que dehors un local proposait de très bons fromages, parait-il... Argh!
C'est étrange comme la nuit est passée vite, ou du moins je n'en garde presque pas de souvenir. Si, je vois ce pauvre bénévole assis sur une chaise et qui n'arrive plus à retenir son sommeil!
Aussi, le seul endroit où je ferai de la marche nordique, à peu près dans les règles, c'est après Mons La Trivalle, sur la voie verte (ancienne voie ferrée) bien horizontale et régulière, sur 5km, qui ont dû paraître interminables à certains traileurs déjà fatigués.
Le matin, il me tardait bien d'arriver quand même, j'ai moins profité des paysages, qui étaient sans doute beaux mais moins marquant que le superbe Caroux.
L'arrivée se fait par une descente où je me suis fait doublé, mais pas tant que ça, il faut dire que 270 arrivants répartis sur 16 heures, ça ne fait pas une course très dense, un coureur toutes les 4 minutes! Donc l'arrivée, je disais, nous fait faire une petite boucle dans Roquebrun, par le centre et descendre la rue qui abouti à la terrasse du bar dans l'axe du pont, donc à ce passage, c'est applaudissements assurés (j'ai pas vu à 3h du mat') Enfin, arrivée sur l'esplanade du départ, là on voit toute la logistique mise en œuvre pour nous, quand on franchi seul la ligne, espacé des autres coureurs. Un second T-shirt Raidlignt nous est offert, avec un "finisher" dessus cette fois ;-) Et une bouteille de vin qui va assurément être débouchée pour un repas entre coureurs! Antoine est toujours là, a-t-il passé la nuit ici???
Au final, je suis très content de m'être aligné sur le départ du Grand Raid 6666, malgré un passage forcé à la marche, j'y ai pris bien du plaisir ce qui est le plus important pour moi... et mon temps n'est pas ridicule. Pourtant ce n'était pas gagné avec seulement une trentaine de km/semaine depuis le début de l'année et sur 6 mois, pas une seule sortie longue...
Mais c'est étrange de se cantonner à la marche, car je suis alors bien plus lent que les autres à la course, mais n'ayant pas perdu en monté j'ai beaucoup doublé en côtes, encore plus que d'habitude!
J'ai jardiné deux fois avec la chance de pouvoir poursuivre ma fausse route pour retrouver le bon chemin, mais en ayant perdu du temps.
J'ai été un peu gêné par la marche et les bâtons en descente, notamment en zone de végétation dense.
Les cuisses ont morflé quand même, je demande aux ostéos si elles peuvent faire quelque chose, gêné de n'avoir pas encore pris de douche. Mais cette petite équipe de l'école de Béziers n'est visiblement pas à ça près. Une charmante jeune femme s'occupe d'abord de mes pied, mais je sens qu'elle me fait du bien, remontant petit à petit aux cuisses. Grand merci à elle pour son travail et pour sa gentillesse. Je suis sûr qu'elle m'a aidé à reprendre le volent de la voiture de location.
Enfin je passe à l'organisation leur signaler mon petit problème "d'abandon", qui manque d'ailleurs de cohérence, puisque le site indique bien tous mes temps de passage. Correctif obtenu sans difficulté.
Mes amis arrivent 1h25 après, bien contents et c'est autour d'une bière, en regardant descendre les derniers coureurs, qu'on fêtera ça.
Bref, grande réussite et grand plaisir sur cette Occitane malgré ma fissure de ménisque!
Merci à Daniel et Catherine pour leurs encouragements quant à la possibilité de faire face à un problème du ménisque, dans bien des cas.
D'autres PHOTOS sur cette belle course (certaines floues…) http://sitededamien.free.fr/2017-Occitane/index.html
Damien Tron


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