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USMM Saison 2024-2025

 

Soyons honnêtes

Lundi 26 Janvier 2015

Je passe suffisamment de temps à expliquer que les parcours de cross sont pourris, coincés entre une 4 voie et une déchetterie, pour noter qu'aujourd'hui le lieu du cross était sympa. A une heure de route, certes, mais sympa.
Le concept global du cross était respecté : du froid (mais pas trop) et de la boue (mais pas trop). Des conditions idylliques (ou presque). Et en cherchant bien, j'ai dégotté une buvette, avec du café. Et une crêpe. Y'avait peut-être du vin chaud et de la tartiflette, mais j'ai même pas cherché, je n'avais que 3 euros.
Non, non, y a pas à dire, c'était réussi. En plus le départ était à 14h00, ce qui m'a laissé le temps de cuver le Riesling et le Nuits St Georges de la veille. Rien à dire sur le lieu, sur l'organisation, sur la météo.
En fait ce genre de course doit être réservée à une élite, et pour les clodos dans mon genre, il n'y a que les courses dans les bidonvilles.
Parce que je dois avouer : je n'avais rien à faire au départ. Je ne m'étais pas qualifié (et de loin) au tour précédent. Mais par un artifice subtil, j'ai réussi à prendre le départ. Je savais que ça allait être compliqué : à part 2 ou 3 usurpateurs dans mon genre, tous les coureurs étaient plus rapides que moi. Je m'étais donc fixé 2 ou 3 objectifs, qu'on peut résumer par : "éviter la dernière place". J'étais donc décidé à m'accrocher à l'avant dernier, et à le fumer dans la dernière ligne droite. Mon plan s'est presque déroulé comme prévu. J'étais en apnée au bout de 400mètres. En apnée et dernier. J'en ai doublé un. Il a abandonné aussi sec. J'en ai dépassé un second, suite à sa chute. Il a lui aussi abandonné. J'ai alors envisagé le retour, le rouge au front, sous les huées et les quolibets de mes camarades de club. Mes enfants qui me jettent des légumes, et ma femme qui demande (et obtient) le divorce "vous comprenez Mr Le Juge, mon mari se ridiculise tous les ouikends, ça ne peut plus durer".
J'ai joué mon va-tout : Je me suis accroché tel une sangsue à deux ou trois coureurs perdus comme moi sur le parcours. Dans le dernier tour, j'ai tenté - et réussi - un dépassement sur un coureur en perdition. Il ne fallait pas qu'il abandonne lui aussi... Le suspens était à son comble.
Pour assurer le coup, dans la dernière ligne droite, et juste avant l'arrivée, j'ai placé ma fameuse pointe de vitesse, et j'ai laissé sur place un lambin de mon acabit. La notion de "pointe de vitesse" est une vue de l'esprit. Mon dépassement faisait plus penser à un tracteur tentant de dépasser un camion dans un champ de boue. Mais j'étais sauvé : il n'avait plus le temps matériel d'abandonner.
Après le bain de boue (excellent pour la peau parait-il) j'ai même pu profiter, l'esprit tranquille, du spectacle de la course suivante tout en sirotant mon café.
Un bien beau moment de sport.
L'an prochain j'y retourne. Avec un thermos de vin chaud : le café c'est sympa, mais faut pas non plus prendre de mauvaises habitudes !
Jean-Louis Pietri


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